Bélier Français

Pays d'origine : France

Créateur : CORDONNIER
Ascendance :
grands lapins régionaux et Lop
Importance :
répandue
Standard adopté le 25 mars 1922 par la Société Française de Cuniculiculture
et homologué le 8 mai 1922 par la Fédération Nationale des Sociétés d'Aviculture de France.

HISTORIQUE ET GÉNÉRALITÉS

Dans son admirable ouvrage : "De la variation des Animaux et des Plantes " (1868), DARWIN écrit : " tout le monde a vu les lapins à immenses oreilles tombantes si souvent exposés dans les concours : on élève sur le Continent diverses sous-races voisines.., ". Le grand naturaliste parle, après DELAMER dont il cite l'ouvrage " Pigeons and Rabbits " (1854), des Lopes à rames (oreilles se détachant à angle droit) ; des demi-Lopes (une oreille pendante) et enfin du Lope parfait (deux oreilles pendantes) avec plusieurs remarques pertinentes sur la descendance de ces animaux. Dans un autre chapitre du même ouvrage, l'étude craniologique du lapin amène Darwin à parler encore du Bélier. Bien entendu, DARWIN s'adresse aux Béliers Anglais de l'époque, mais il mentionne tout de même les sous-races voisines du continent, prouvant ainsi qu'elles existent.
MARIOT-DIDIEUX, au milieu du 19e siècle, décrit dans son " Guide pratique de l'éducateur de lapin " (1871) , le lapin Bélier ou Rouennais, comme l'une des trois sous-races du lapin domestique, puis parle du Lope au titre de race de fantaisie.
Pierre MEGNIN (Le lapin et ses races, 1888) cite le Bélier Normand avec " des oreilles tombantes mais touchant à peine terre et nullement exagérées comme dimension "Corps large et bien ramassé, tête un peu épaisse, mais pas trop lourde. Race la plus forte de nos lapins Français : 6 à 7 kg ". L'auteur fait ressortir les différences déjà fort importantes qui existent entre le Lope et le Bélier Normand.
Le Professeur CORNEVIN (1895) n'ouvre qu'un chapitre pour les lapins Béliers dans son traité de zootechnie, mais distingue lui aussi les Lopes des Béliers Normands ou de Rouen.
Le manuel spécial sur l'élevage du Bélier publié par l'Orphelinat Agricole de Saint Martin en 1881, s'il décrit avec assez de précision ce que MEGNIN appelle Bélier Normand, insiste encore plus sur l'aspect utilitaire de l'élevage du Bélier Français.
N'oublions pas encore de dire que le Docteur RUFZ de LAVISON, directeur du Jardin d'Acclimatation de Paris, mentionnait dans son bulletin de l'automne 1863 les deux races, Françaises et Anglaises, dont plusieurs spécimens étaient présentés aux visiteurs.
C'est à Eugène MESLAY qu'il appartint en 1900 dans son ouvrage base " Les races de lapins ", de bien situer sans équivoque les deux populations.
L'origine exacte de Béliers, Anglais et Français, reste encore assez ambiguë aujourd'hui, et surtout leur interdépendance. Pour les auteurs d'Outre-Manche, et notamment pour KNIGHT, l'Angleterre reste la mère patrie.
Ce fut aussi l'opinion en Belgique de René BERTAUT et en France de Pierre MEGNIN, ainsi que de J. de FOUCAULT.
Que M. GIRARD, ancien directeur du Jardin des Plantes de Lyon, se soit installé à Paris, avenue de Ségur, en 1852, et qu'il ait importé l'année suivante pour son magasin d'animaux de basse-cour, des Béliers d'Angleterre dont le relieur de l'avenue de Breteuil, CORDONNIER, tira des Béliers Français par croisement avec des Normands ou assimilés et des Géants, nous ne voulons pas l'oublier, mais nous n'oublions pas non plus que MARIOT-DIDIEUX pensait que les Lopes pouvaient aussi bien avoir été obtenus par des croisements avec notre lapin Bélier Normand ou Rouennais. En fait des lapins à oreilles tombantes sont apparus au cours des siècles dans de nombreux clapiers sans que l'attention se fixa sur eux. La fancy anglaise s'en saisit vraisemblablement plus tôt que dans d'autres pays, mais dans le sens sportif uniquement, alors qu'en France, le Bélier de nos campagnes fut longtemps dans l'indigénat pour une production plus que pour une compétition.
Les premières importations allemandes de Béliers Français remontent à 1869. C'est en octobre de cette même année que WORNER fit venir d'Avignon par l'intermédiaire de MEYER de Tubingen, trois lapins Béliers.
Des importations semblables se renouvelèrent à plusieurs reprises. Le dernier transport en provenance d'Avignon comprenait 16 sujets et arriva le 22.7.1875 à Tubingen. Après un déclin de plusieurs années, un regain d'intérêt se manifesta, en Allemagne, vers 1910. Puis, conclusion suprême de l'attrait pour la race, le Bélier Français fut baptisé outre-Rhin en 1933, Bélier Allemand.
L'expert Helvétique A. TSCHAN, a signalé que la race était déjà élevée en Suisse en 1899.
Le standard, élaboré par la commission des standards de la Société Française de Cuniculture. présidée par Mme du BERN de BOISLANDRY et composée de MM. MESLAY, SAUTON, MAGNIN et CAUCURTE avec l'aide de MM. ESTIOT et LAURENÇON, éleveurs spécialistes, d'après les données d'Eugène MESLAY, fut accepté le 25 mars 1922.

Bibliographie : La France Cuniculicole Bulletin officiel Novembre 1973 J. ARNOLD

CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES À RECHERCHER

Poids idéal 5,5 kg et plus.
Corps ramassé et massif, particulièrement large et profond.
Pas de cou.
Tête très forte, front large, chanfrein franchement busqué.
Couronne nettement ressortie et traversant bien le dessus de la tête en largeur.

Lire aussi: Le Bélier Français par J Arnold, Texte original tiré du numéro spécial de la France Cuniculicole de 1973