Japonais

Pays d'origine : France
Ascendance : Lapins panachés
Importance : Peu répandue
Standard adopté le 22 avril 1914 par la Société Française de Cuniculiculture,et homologué le 31 octobre 1919 par la Fédération Nationale des Sociétés d'Aviculture de France.

Club Français du Lapin Japonais et des Lapins à Dessins

Historique et généralités.

Extrait de "'La Revue Avicole" Samuel BOUCHER - 1987 Dans un très ancien numéro de La Revue Avicole datant d'octobre 1894, N. NAUDIN écrit au sujet de cette race: "Nous avons vu figurer, lors du concours général de 1887, dans la classe des lapins communs, une variété qui avait vivement excité la curiosité. Ils étaient tricolores et portaient le nom de Japonais".

Ainsi, les premiers sujets ont-ils été exposés il y a exactement un siècle, au milieu des lapins communs dont faisaient encore partie à l'époque les Géants des Flandres. On remarquera également que, à l'origine, la robe de notre animal, d'après la description qui nous en est faite, devait comporter une certaine proportion de blanc.

Toujours est-il que les éleveurs de l'époque réclamaient le droit de concourir dans une classe spécialement réservée au Japonais. Ce souhait fut exhaussé et deux classes furent réservées à ce lapin l'une pour le type "géant", l'autre le "petit". Le professeur CORNEVIN décrit d'ailleurs la race en 1897.

Pourtant l'enthousiasme ne fut pas général. On se posait beaucoup de questions au sujet de sa création, on se demandait même s'il avait les caractères minima permettant de lui décerner le titre de race. Ainsi, M. de HAUTE-CLAIRE, un fervent admirateur, écrit dans "L'élevage pratique du lapin domestique" : Le lapin ne le cède en rien à ces races (Argenté, Russe ...) pour la beauté ; il a sur elles l'avantage d'être excellent reproducteur et de donner l'une des meilleures chairs" Mais d'autres, comme NAUDIN, disent de lui qu'il "n'est qu'un simple lapin commun" et donne comme preuve que "dans chacune des portées il y a des petits qui sont de couleur unie: on y trouve", écrit-il, «le gris, le blanc, le fauve et quelquefois du noir".

Une critique véhémente apparût même dans "Chasse et Pêche" de 1894/1895 où l'auteur écrit: "Nous en parvenons pas à découvrir l'origine toute récente de ce lapin très commun, mais bariolé à la façon des chats tricolores ou écaille de tortue, en anglais tortoiseshell. Nous savons que cette couleur s'obtient par le croisement du lapin noir avec le roux. Le farceur qui le premier les a lancés comme Japonais ne voudrait-il pas être assez aimable de se faire connaître ? Les amateurs pourraient alors lui adresser leurs félicitations".

Cette critique nous semble aujourd'hui peu fondée car il est certain que le Japonais ne peut être obtenu comme l'auteur le préconise. Alors reportons-nous à ce qu'écrivait avec beaucoup d'objectivité le grand éleveur Eugène MESLAY qui possédait de tels lapins. Selon lui, il serait possible de découvrir des "Hollandais mal réussis, de nuances. indistinctes, le principe même, l'origine du Japonais". Ainsi, il se demande si, en partant du Hollandais tricolore, il serait possible "d'arriver, par une sélection judicieuse, à l'exclusion totale du blanc et continue en posant la question suivante : "Dès lors, l'animal produit, ne ressemble-t-il pas au Japonais ?

D'ailleurs, à M. de FOUCAULT qui voulait savoir si "ce lapin (venait) du Japon ou (était) une variété du Hollandais de grande taille", il répond: "sur la première interrogation, la réponse nous semble facile: il porte un nom de fantaisie, absolument comme le lapin sibérien. Sur la seconde, nous penchons pour une réponse affirmative le dutch tortoiseshell" (ou Hollandais tricolore).

Petit à petit, le type moyen s'imposa. Optons pour cette dernière hypothèse qui semble plausible et justifiable. Cependant, il faut expliquer, comme nous l'avons déjà remarqué plus haut que le Japonais - sans doute à cause de ses origines possédait, au début, des taches blanches plus ou moins étendues. Et déjà à l'époque, les éleveurs pensaient qu'il fallait les éliminer par sélection. Ainsi, Louis Van der SNICKT, rédacteur en chef de «Chasse et Pêche" répond à un courrier d'Eugène MESLAY en ces termes : "Je suis d'accord, le lapin Japonais doit être jaune, orange et noir, sans blanc".

Aujourd'hui, les Juges français sont très stricts sur ce point. La moindre tache blanche signifierait, en effet, que la sélection est encore mal faite ou que certains croisement ont été effectués, avec des Papillons Rhénans ou des Hollandais tricolores, après que la race a été fixée, ce qui serait un non sens et un retour en arrière. Certains pays européens tolèrent pourtant de petites taches blanches sur le ventre, le côté intérieur des pattes et le dessous de la queue.

Mais revenons à notre race originelle. En partant du petit lapin tricolore obtenu et fort agréable à l'œil, les éleveurs ont voulu créer le Grand Japonais, en effectuant des croisements avec des Géants, des Béliers et des Normands. Ce fut une très grave erreur. Les animaux étaient porteurs de multiples défauts. Ainsi, certains avaient les oreilles tombantes du Bélier, d'autres arboraient l'inévitable fanon des races géantes, d'autres encore avaient de longs poils. Toutes ces remarques amenèrent Eugène MESLAY à écrire: 'le (grand) Japonais actuel, sans caractères propres, n'offre-t-il plus qu'un assemblage de formes hétéroclites, conséquence des croisements qu'il a subi et qui ont abâtardi et dénaturé la race P. Cette variété est peu à peu tombée en désuétude.

En revanche, le petit Japonais ne subit pas de tels croisements et on disait de lui qu'il avait un aspect général harmonieux, qu'il respirait la santé et la vigueur, que son attitude était vive, gaie, nerveuse. Il avait la forme du Hollandais mais était plus gros et plus fort. MESLAY qui souhaitait "un type unique" note qu'il "serait plutôt moyen si nous envisageons l'ensemble des races de lapins".

Aujourd'hui, le Japonais fait partie des Races Moyennes et il est peu répandu en France.

Caractéristiques essentielles à rechercher 

Poids idéal compris entre 3,500 kg et 4,250 kg.

Corps robuste et assez arrondi.

Fourrure suffisamment dense, assez rigide.

Les poils recteurs de bonne épaisseur sont discrets pour conserver aux marques leur netteté de contour.

Couleur noir et jaune orange de tonalité soutenue

La répartition des deux couleurs doit être la plus équilibrée possible.

Plus la délimitation et la pureté des couleurs sont nettes, plus le dessin particulier est mis en valeur.

Le dessin de la tête doit se rapprocher le plus possible du schéma dit en croix, avec une délimitation nette sur le chanfrein.

Le dessin du corps doit se rapprocher le plus possible du dessin à damier, avec un mini de 3 bandes verticales sur chaque côté.

La disposition des zébrures est alternée au niveau de la ligne dorsale .